Quand j’étais soldate de Valérie Zenatti

4 Septembre 2017

Auteur : Valérie Zenatti

Éditions : École des Loisirs

Prix : 7,80€

Pages : 329 pages

Note : 4/5

Résumé : « Voici le journal de bord d'un service militaire pas comme les autres : celui d'une fille ! Nous sommes en Israël, en 1988, au début de la première Intifada, ou révolte palestinienne. Valérie découvre un monde inconnu fait de nouveaux codes, de rudesse, de secrets et de camaraderie.

Une épreuve initiatique où elle perdra quelques illusions et gagnera quelques rêves, sans jamais quitter son kit de survie : des livres, de la musique, un carnet pour écrire.

Les soldats, en Israël, "personne ne les regarde en particulier parce qu'il y en a trop, parce que c'est normal et que tout le monde est habitué, tout le monde a été, est ou sera un jour à l'armée."

Et pourtant, ce livre sort de l'ordinaire. »

J’avais acheté ce roman, il y a deux ans, sur un salon dédié à l’éducation. Depuis ce temps, il patientait dans ma Pal. Le thème qu’il abordait m’intriguait et je me demandais comment l’auteure était parvenue à traiter de ce sujet dans un roman destiné à un jeune lectorat. Je me suis finalement décidée de le sortir de là, lors de mes vacances d’été.

Cette lecture n’a pas été exceptionnelle, elle n’est ni transcendante, ni franchement dynamique sur la forme adoptée. Cependant, je la considère comme une lecture bénéfique, car elle a su m’amener à réfléchir, m’interroger et rien que pour cela, elle vaut la peine d’être découverte.

L’auteure emmène son lecteur dans ce qui faisait son quotidien entre 1988 et 1990 : l’armée. Un journal intime ? Pas vraiment, plutôt un journal de bord relatant ses expériences et son vécu lors du service militaire qui transforma une adolescente pétrie d’idéaux et d’espoirs en une femme de guerre qui perdra une part de ses croyances pour gagner de nouveaux rêves.

Mine de rien, ce roman aborde des thèmes très complexes : le conflit israélo-palestinien et les prémices de la première Intifada, des sujets explosifs plus encore aujourd’hui qu’hier, selon moi.

Il n’y a guère de réelle intrigue dans ce roman, pas dans le sens traditionnel du terme en tout cas. L’auteure a décidé d’entamer son récit avec son entrée à l’armée, le jour où elle est sortie du lycée et où elle a troqué son jean pour un uniforme, le jour où elle est devenue soldate.

Nous appréhendons le monde à travers les yeux de Valérie, au fil de ses expériences notées dans son carnet de route. Ses désillusions, ses rêves, ses doutes, tout ce qui fait le quotidien d’une soldate qui est en pleine transition de l’enfance à l’âge adulte.

Tout le long du roman on suit Valérie, et bien qu’elle n’ait pas beaucoup de relief, je me suis attachée à elle. Quelque part, je me suis reconnue en elle, dans ses doutes, ses interrogations. Quant aux autres personnages que l’on croise et qui font son quotidien ; ses amies du lycée, sa famille, ses camarades soldates, etc. mais ils ne jouent pas un rôle primordial dans le roman et restent constamment au second plan.

L’écriture est simple, directe, comme les pensées qui suivent le fil de l’esprit d’une presque adulte, c’est ce qui fait son authenticité et même son intensité.

Le rythme est relativement lent, les « actions » très espacées. Cela met en grande évidence le temps nécessaire à une personne pour se construire et faire la part des choses.

Ce roman nous propose une vision originale d’un conflit armé et d’un pays continuellement en état d’alerte. Il nous fait cependant découvrir un pan méconnu de l’histoire contemporaine. C’est un récit qui fait grandir son lecteur en se servant des réflexions du personnage principal.

La couverture est sobre et on attribue aisément les traits de Valérie à cette jeune soldate (l’image est tirée d’un film israélien).

Je conseille : À tous ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur le service militaire en Israël, qui apprécient de découvrirent l’évolution d’un personnage vers l’âge adulte.

Je déconseille : À ceux qui sont allergiques à ce type de format, qui n’apprécient guère les introspections et interrogations d’un personnage. Ceux qui ne veulent pas