Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
BookOver

Des livres, du thé et du bonheur

Aussi loin que possible d’Éric Pessan

Hello, hello my speedy teddybears ! 🐻

La fin de la semaine se profile plutôt bien pour vous ?

 

Je dois vous avouer que j’ai toujours eu un sérieux problème d’appréciation du jeudi (pour moi c’est LE jour qui ne sert à rien) ; au primaire on avait deux heures de religion : en secondaire, c’était toujours les cours pourris : en supérieurs, les journées à rallonge de 8h du mat à 21h avec 20 min de pause déjeuner… le jour où la mère de mon ex-petit-ami m’a quitté…BINGO c’était un jeudi ! 🎉

 

Oui, non, je n’aime pas le jeudi. C’est juste une horrible excroissance entre le petit mercredi bien sympa et le vendredi béni.

Et si vous dites que je dramatise…vous auriez parfaitement raison !

Sur ce, allons découvrir cette nouvelle chronique. 😊

Titre : Aussi loin que possible

Auteur : Éric Pessan

Éditions : L’École des Loisirs

Prix : 6,80€

Pages : 138p.

Note : 4/5

 

Résumé : « Antoine et Tony n’ont rien prémédité, rien comploté. Ce matin-là, ils ont fait la course sur le chemin du collège. Comme ça, pour s’amuser, pour savoir qui des deux courait le plus vite. Mais au bout du parking, ils n’ont pas ralenti, ni rebroussé chemin, ils ont continué à petites foulées, sans se concerter. La cité s’est éloignée et ils ont envoyé balader leurs soucis et leurs sombres pensées. Pour Tony, la hantise de se faire expulser vers l’Ukraine et d’avoir à quitter la France. Pour Antoine, la peur de prendre une nouvelle dérouillée parce que son père a envie de passer ses nerfs sur lui. Depuis ce matin où tout a basculé, ils courent côte à côte, en équipe. Ils se sentent capables de courir pendant des jours, tant qu’il leur restera une once de force. Fatigués mais terriblement vivants. »

 

Tout comme beaucoup des titres jeunesse présents dans ma bibliothèque, j’ai acquis celui-ci via un abonnement à la collection Médium max de L’École des Loisirs.

Comme quoi, parfois le hasard fait bien les choses. Je n’avais jamais lu d’Éric Pessan, c’est chose faite à présent. Encore une fois, je pense que sans mon challenge juin-jeunesse, je ne l’aurais pas fait de sitôt…et ce petit bijou de la littérature jeunesse se serait perdu au fin fonds de ma PAL sans réel espoir d’en sortir.

 

En toute honnêteté, ça aurait été dommage. Ce roman, bien qu’assez fin, a tout d’un grand.

La thématique est belle et génialement traitée, les personnages sont attachants à leur manière, on vibre avec cette histoire. Que du bon !

 

Le lecteur suit ce récit via Antoine, qui un beau jour, va faire l’école buissonnière et fuir ses ennuis en la compagnie de son ami Tony. Durant plusieurs jours, ces deux jeunes ados vont courir à travers la France. Tellement le genre de truc que j’aurais aimé faire pour fuir l’école…surtout le jeudi…

Mais eux, ils ne le font pas juste parce que l’école c’est chiant, non. Sans qu’ils en aient eu véritablement conscience, ce sont de multiples problèmes familiaux et sociaux qui les poussent vers une liberté grisante et ses difficultés. Ça m’a fait penser à ces esclaves romains qui donnaient tout pour acquérir leur liberté et, une fois cette dernière obtenue, n’avaient aucune possession et sécurité…

Mais je digresse, je digresse ! 😌

"Dean, je pense pas qu'on soit dans le thème"

Ce roman aborde des sujets de société qui sont très actuels : les violences domestiques, l’immigration, l’expulsion, l’appartenance à une minorité, la solidarité, la vie dans les banlieues, ce manque de Nature, l’abandon…

Cet ensemble est abordé avec un prisme assez différent de ce que j’ai pu lire jusqu’ici, car à aucun moment un jugement n’est vraiment émis. Il s’agit du quotidien de ces deux jeunes, un quotidien qui les dévore sans qu’une figure d’autorité n’y fasse quoique ce soit.

 

D’ailleurs, abordons la place des adultes dans ce récit. À force, vous devez savoir, j’aime particulièrement les représentations familiales et les interactions au sein de la famille. C’est pas comme si j’exultais à chaque fois qu’un récit en propose…mais un peu quand même ! 😁

Ici, c’est davantage une famille dysfonctionnelle qui est en première ligne. Les deux ados voient davantage les adultes comme des menaces (dans la majorité des cas en tout cas). Bien que je pourrais être assez désappointée par cet élément, ce n’est pas le cas. On n’est pas dans Autre Monde non plus.

Pour nos deux protagonistes, les adultes ont de limites et des règles à suivre qui ne leur paraissent pas justes et équitables. Et quand bien même les adultes sont en encore avec cette observation, ils semblent être pieds et mains liés, incapables de faire changer ou évoluer les choses. À travers ce récit fictif, c’est une fenêtre sur le réel de notre société qui s’ouvre pour les lecteurs et lectrices.

"Elle en fait pas un peu trop là ?!"

C’est cette proportion à la non-passivité de nos héros qui les rend si attachants. Sans pour autant me les faire paraître extraordinaire. À aucun moment ils ne se considèrent comme de héros, juste des ados qui courent. C’est là que réside toute la poésie du roman.

 

Si je n’avais qu’un conseil à vous donner à propos de ce livre, ce serait de passer outre la première de couverture qui n’est pas représentative du récit.

Aussi loin que possible est un récit qui fait réfléchir. Il ne pose pas de jugement, mais suscite la réflexion.

Bon !

Hé bhé ! Si c’est pas une excellente façon de terminer un article, je ne sais pas ce qui le serait.

Je vais vous laisser sur cette phrase bien formulée et je vais ruminer mon jeudi dans mon trou.

Bisous, bisous !

 

PS : Commenter cet article ne vous permettra pas de courir aussi vite que Flash, mais vous assurera ma reconnaissance éternelle.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article