Des livres, du thé et du bonheur
1 Janvier 2018
Hey, j’espère que vous vous portez comme un charme tous autant que vous êtes ! On se retrouve pour le tout premier article de l'année (suite d'une longueee série, c'est moi qui vous le dit)
Un article tout spécial (oui, oui, ça m’arrive d’innover), car aujourd’hui je vous partage une collaboration avec le blogueur « Je suis Utopique » sur un thème qui nous touche tous deux : le féminisme. (Ok, rangez immédiatement les torches et les fourches, je ne parle pas d’aller brûler nos culottes sur l’autel du patriarcat et de foutre des mandales à chaque macho croisé au bout de la rue, quoique…)
Au détour d’un couloir (ben oui, connaître les gens en irl c’est cool aussi), j’ai proposé à Maxence de faire un article connexe sur les deux tomes des Culottées de Pénélope Bagieu. Il a accepté, et c’est ainsi qu’est née notre collaboration (longue suite de "Faudrait qu'on se voit pour en parler"; "Rdv à 10h ?"; "J'arrive dans 20min, je suis en retard ! ")
Avant tout qui est Pénélope Bagieu ?
Pénélope Bagieu est une française née 1982. Elle est illustratrice et dessinatrice de BD. Elle a déjà connu le succès avec les BD Joséphine, California dreaming, etc.
Mais rien de comparable avec la retentissante sortie des Culottées. Ces courtes biographies ont d’abord été hébergées sur un blog et où Pénélope en mettait en ligne une toutes les semaines.Gallimard les a ensuite publiées en deux tomes. (un troisième tome inédit est en préparation)
Commençons à présent avec ma chronique (non-exhaustive) :
Titre : Culottée T1 Auteur : Pénéope Bagieu Édition : Gallimard | Prix : 19,50€ Pages :143 Note : 4/5 |
| Titre : Culottées T2 Auteur : Pénélope Bagieu Édition : Gallimard | Prix : 20,50€ Pages : 165 Note : 4/5 |
Culottées, ce sont deux BD qui retracent le parcours de trente femmes hors du commun (ce qui en fait quinze par tome, merci Captain Obvious). D’ailleurs un troisième tome est prévu tout prochainement.
« Des femmes qui ne font que ce qu’elles veulent » comme le dit la première de couverture, et je vais totalement dans ce sens.
Bien entendu, je ne vais pas vous faire un pitch sur chaque femme dépeinte dans la BD (Maxence et moi allons en sélectionner quelques-unes qui nous ont marquées).
Je ne sais pas comment Pénélope Bagieu a choisi ses culottées, certaines sont plus célèbres que d’autres, mais dans l’ensemble, et je parle également pour Max, la plupart d’entre elles nous étaient tout à fait inconnues. Pourtant, bien qu’elles soient d’horizons, voir d’époques différentes toutes « ont fait voler en éclats les préjugés et inventer leur destin. »
En ce qui concerne le coup de crayon de Pénélope Bagieu, je ne l’ai pas trouvé forcément constant selon tous les récits. Ce qui est normal vu que cela traduit l’évolution de l’auteure dans son travail d’illustration. Ainsi, comme l’a bien souligné Max, Kurt Cobain prend cher (très cher). Mais dans l’ensemble, chaque destin de femme est bien croqué et relativement immersif (quoique toujours simple dans ses traits).
Ce qui me fait venir à l’objet livre en lui-même. Il est cool (Quoi ? C’est pas assez constructif ?). Le hard back (dos solide et cousu) n’est pas ce qui est des plus pratique pour feuilleter tranquillement, mais ça claque et donne une certaine dignité à l’objet. Le fait que les couvertures soient assez flashy : cyan, orange avec 9 portraits de femmes (tout shiny) attire l’œil.
L’analyse de Maxence : (Max utilise l’écriture inclusive dans ses articles, si certaines tournures te paraissent un peu étranges, cela doit être pour ça. Tu ne sais pas ce qu’est l’écriture inclusive ? Je te conseille d’aller lire son article où il en parle : le lien ici)
J’étais tellement impatient d’en commencer la lecture que je n’ai même pas fait attention aux dessins de la couverture, à vrai dire.
Mais en ce qui concerne le contenu, je ne pouvais pas être plus comblé. Certains récits m’ont donné des frissons, d’autres m’ont mis la larme à l’œil. Il n’y en a qu’un qui m’a réellement déçu et pour lequel je me suis demandé ce qu’il foutait là.
Dans l’ensemble, ces bandes dessinées sont une source d’inspiration pour celleux qui, comme moi, veulent mettre fin à ce système de patriarcat. Elles sont hyper accessibles, quoiqu’un peu trop simples, mais ça permet d’apprendre le féminisme aux enfants d’une façon totalement ludique (il ne faut pas oublier que ce sont de futurs citoyens et qu’il est préférable de leur inculquer les valeurs les plus équitables possibles).
Je trouve extrêmement dommage que la majorité de ces héroïnes soient inconnues au bataillon (et pourtant, je n’ai pas à me plaindre de ma culture générale) car, étant donné leurs parcours et leurs luttes, elles mériteraient d’être reconnues mondialement. Et une fois encore, cela prouve que le patriarcat est encore bien présent de nos jours, puisqu’une grande partie des figures féministes, et ce depuis la nuit des temps, n’ont obtenu aucune notoriété.
Pour résumer, je dirai que ces livres sont une mine d’or, truffée de parcours en tout genre, de toutes les époques et de toutes les régions du monde et que, grâce à cela, tu pourras te reconnaître dans l’une d’entre elles au moins.
Les deux portraits qui ont le plus marqué Maxence :
Mary Temple Grandin est née le 29 avril 1947. À deux ans, on lui diagnostique des dommages cérébraux (qui sont ensuite définis, des années plus tard, comme de l’autisme). Elle ne prononce pas un mot jusqu’à ses trois ans. Elle n’aime pas être prise dans les bras, elle observe longuement des objets, elle semble à la fois sourde et hypersensible aux bruits. Elle ne regarde pas les gens dans les yeux, elle ne rit pas, elle ne sourit pas. Elle aime ressentir des pressions (s’enrouler dans une couverture, par exemple) mais est paniquée par les pressions incontrôlables (câlins, vêtements serrés, …). Elle est hypersensible aux odeurs et au toucher. Grâce à une prise en charge précoce, elle a pu suivre une scolarité standard (quoiqu’un peu chaotique).
Elle montre des intérêts obsessionnels pour certains sujets (les objets mécaniques, les élections américaines, …).
Sa mère lui paie des écoles privées pour s’assurer que ses besoins privés pour s’assurer que ses besoins seront pris en compte. Harcelée pendant ses années en high-school, elle est renvoyée de son école après des crises de colère. On l’envoie dans un internat où elle peut avoir des contacts avec les animaux, ce qu’elle apprécie énormément.
À 18 ans, elle se rend dans un ranch et met à profit ses compétences d’ingénierie. En observant comment les bovins se calment dans un travail à ferrer (dispositif conçu pour maintenir les grands animaux lors du ferrage), elle conçoit ce qui deviendra plus tard sa machine à câlins.
Elle obtient en 1970 son baccalauréat universitaire en psychologie avec mention. Elle poursuit ses études, souhaitant étudier la psychologie des animaux et non celle des humains. Elle décroche son diplôme en 1975.
En 1980, elle obtient un doctorat en zootechnie (science de l’élevage). Durant sa carrière de zootechnicienne, elle gagne en réputation grâce à sa capacité à trouver ce qui effraie les animaux.
Elle s’implique pour la défense du bien-être animal pendant l’élevage et l’abattage, en s’opposant aux abattages rituels et à l’élevage en batterie.
En 2012, près de la moitié des abattoirs à bovins de l’Amérique du Nord se sont équipés du matériel qu’elle a conçu.
Elle milite également pour les droits des personnes autistes et souhaite la reconnaissance de l’autisme en tant que handicap, plutôt que maladie mentale (un handicap étant un état et une maladie mentale ayant un processus dégénératif).
Liens : vers Wikipédia et sur un site consacré à Temple.
Il y a un film consacré à Temple, voici le trailer
Trailer du film sur Temple Grandin
Sonita est née en Afghanistan en 1996.Elle échappe à 10 ans à un premier mariage forcé. Sa famille décide, à la même époque, de fuir l’Afghanistan et se rend en Iran.lle atterrit dans un centre pour enfants réfugiés qui la scolarise et l’emploie à mi-temps comme femme de ménage.
Elle se met à écrire du rap pour exprimer sa colère sur le sort des jeunes filles dans son pays. Elle fait du porte-à-porte pour trouver un producteur et une réalisatrice se met à tourner un documentaire sur elle.
Sa mère, qui était restée en Afghanistan, veut la faire revenir pour la marier car ce mariage permettra d’avoir de l’argent pour le mariage de son frère.
L’équipe de production paie $ 2000 pour avoir un sursis.
Sonita enregistre ensuite sa vidéo « Brides for sale ». Elle est repérée par l’association StrongHeart et part étudier aux Etats-Unis.
Elle est devenue une militante contre le mariage forcé.
Lien vers Wikipédia.
Son clip Brides for sale
Les deux portraits qui ont le plus marqué Audrey (oui, je parle de moi à la troisième personne, je fais des collaborations maintenant, donc je suis hype) :
Agnodice est une gynécologue athénienne ayant supposément vécu vers 350 avant J.C. (cependant son existence est contestée par certains historiens même si son existence est vraisemblable).
À cette époque, l’accès à la profession de la médecine était interdit aux femmes. Agnodice, voyant nombre de femmes mourir en couche, refusant que des hommes les assistent (ce qui pour l’époque était normal, l’accouchement étant une affaire de femmes).
Ni une, ni deux, puisque qu’Athènes lui refuse les études, elle va les faire en Egypte.
À son retour, elle se fait passer pour un homme afin de pouvoir professer. Acceptée par la gente féminine, et gagnant en renommer, ses confrères vont en prendre ombrage et l’accuser de « profiter » de ses patientes.
Agnodice sera amenée à se justifier lors d’un procès, où elle soulèvera sa toge afin de prouver son innocence. Ce faisant, elle risque sa vie, mais les femmes des sénateurs s’insurgent contre leurs époux et Agnodice est disculpée de tout chef d’accusation.
Une année plus tard, l’accès à la profession de médecin est autorisé aux femmes.
Lien vers Wikipédia.
Petit documentaire su Agnodice
Elizabeth Jane Cochran, de son vrai nom, est née en 1864 en Pennsylvanie (USA). Souhaitant échapper à un destin de gouvernante ou de dame de compagnie, elle va se lancer dans le journalisme.
Elle est connue pour être une véritable pionnière du journalisme d’investigation avec ses reportages clandestins qui relatent les conditions de vie du monde ouvrier, la réalité vécue par des prisonnières dans les prisons d’état et les traitements subis par les patients d’instituts psychiatriques.
Elle a également réalisé en solitaire un tour du monde en 72 jours, qu’elle relatera dans différents journaux.
Elle meurt à New York en 1922.
Lien vers Wikipédia.
Documentaire de quelques minutes sur son immersion dans un asile pour femmes
Voilà, voilà, c’est sur ces quatre portraits que ce termine le premier article de 2018.
J’espère que vous avez apprécié cette collaboration (moi je me suis éclatée et je pense que Maxence sera du même avis), c’était plutôt inédit pour moi.
Sortir des sentiers battus c’est pas mal aussi, je trouve que 2018 commence fort.