Des livres, du thé et du bonheur
24 Mars 2015
À un sanglot de moi, tu reposes de Mathieu Guibé aux éditions Lokomodo.
Pour changer un peu des romans traditionnels ainsi que des albums jeunesse, mon choix de lecture s’est orienté vers ce recueil composé de dix nouvelles (acquis lors de la Foire du Livre de Bruxelles) de Mathieu Guibé (le moins que je puisse dire, c’est que Loki et moi avons été inspirées de passer par le stand des éditions du Chat Noir où il était présent, nous l’avons d’ailleurs trouvé bien sympathique). Certaines d’entre elles sont inédites, d’autres ont déjà été éditées dans un précédent recueil.
Bien que le genre choisi diffère de l’une à l’autre, passant du fantastique au contemporain, ces dix nouvelles s’articulent selon plusieurs thématiques, la vie, l’amitié, etc. mais dont la thématique fard est la Mort. Réjouissant allez-vous me dire, mais la plume de l’auteur est telle que tout le panel des émotions sont représentées. Je suis passée du rire, aux larmes, de l’empathie à l’incompréhension, etc. Si la Mort est bel et bien abordé, c’est loin d’être un recueil déprimant qui nous rapproche plus rapidement que nécessaire de notre tombe. Bien du contraire.
Généralement, dans un recueil de nouvelles, le lecteur en a toujours une qu’il n’apprécie ou qui ne le touche pas. Pour « À un sanglot de moi, tu reposes », cela n’a pas été le cas.
J’ai réellement apprécié l’ensemble des nouvelles, il n’y en a pas une que je jetterai ou qui ma moins marquée. Mais je dois bien avouer que j’ai mes petites préférées (je ne peux tout de même pas être totalement impartiale, je suis une lectrice certes, mais une vile humaine), et rien que pour trois d’entre elles, j’aurai volontiers acheté le recueil. J’avoue que je suis peinée de ne pas avoir pris le temps de découvrir cet auteur quelque temps auparavant, car sa plume m’a complétement transportée dans son univers tantôt réaliste, tantôt complétement décalé. En bref, à présent que j’y ai gouté…j’en veux plus !
« L’arc-en-ciel en braille » fait partie de celles-ci (elle fut lauréate d’un prix), elle fut un véritable coup de cœur (à noter que l’ensemble du recueil pourrai en être un). Originale et tendre, elle m’a émue aux larmes. Mathieu Guibé nous plonge dans le quotidien d’une personne male-voyante, de sa méconnaissance des couleurs, etc. tout cela avec une plume douce et délicate que je comparerais facilement à celle d’une femme si je n’avais pas rencontré l’auteur.
« Un train pour l’éternité » m’a également arrachée quelques larmes (malheureusement pour moi, j’étais dans le communautaire de mon kot lorsque je l’ai terminée, imaginez la tête de mes cokotteurs). Elle est la nouvelle qui clôture le recueil, et je la trouve parfaitement à sa place.
Bien entendu, quelques nouvelles m’ont un peu moins touchées ou m’ont laissée plus que dubitative, « L’ennemi dans la glace » et « Lis-moi » en font parties. Mais aucune d’entre-elles ne m’ont laissée indifférente, tourtes m’ont fait réfléchir à la société, au comportement humain, etc.
Au final, j’ai énormément apprécié ma lecture, j’ai passé un bon moment avec des personnages aussi divers les uns que les autres (je pense que je prendrai autant de plaisir à le relire dans quelques semaines que lors de ma première lecture).
Je trouve que ce recueil est un assez bon condensé pour apprivoiser la plume de cet auteur qui peut à la fois basculer dans un style totalement loufoque, dramatique, etc. Avec du recul, je me dis que d’autres ouvrages de cet auteur viendront rejoindre bien vite ma bibliothèque.