Des livres, du thé et du bonheur
9 Juin 2018
Bonjour les oursons en gomme, j’espère que votre week-end est tout ensoleillé. Ici, sous le ciel belge, c’est bien le cas.
Je vous retrouve ce samedi pour une nouvelle chronique sur une de es lecture jeunesse qui est plus qu’un coup de cœur.
Titre : Oh boy ! Auteur : Marie-Aude Murail Éditions : École des loisirs | Prix : 6,80€ Pages : 201p. Note : 5/5 ♥ |
Résumé : « Ils sont frère et sœurs. Depuis quelques heures, ils sont orphelins. Ils ont juré qu’on ne les séparerait pas. Il y a Siméon Morlevent, 14 ans. Maigrichon. Yeux marron. Signe particulier : surdoué, prépare actuellement son bac. Morgane Morlevent, 8 ans. Yeux marron. Oreilles très décollées. Première de sa classe, très proche de son frère. Signe particulier : les adultes oublient tout le temps qu’elle existe. Venise Morlevent, 5 ans. Yeux bleus, cheveux blonds ; ravissante. La petite fille que tout le monde rêve d’avoir. Signe particulier : fait vivre des histoires d’amour torrides à ses Barbie. Ils n’ont aucune envie de confier leur sort à la première assistante sociale venue. Leur objectif est de quitter le foyer où on les a placés et de se trouver une famille.
À cette heure, deux personnes pourraient vouloir les adopter. Pour de bonnes raisons. Mais aussi pour de mauvaises. L’une n’est pas très sympathique, l’autre est irresponsable, et… Ah, oui ! ces deux personnes se détestent. »
Ce titre est sur ma wish list depuis plus d’un an, mais ça fait des années que je vois des avis dithyrambiques à son sujet sur la blogosphère littéraire. Comme Marie-Aude Murail venait dans une librairie liégeoise et que je participais à la rencontre, j’ai sauté le pas en lisant ce titre (l’article qui parle de cette rencontre ici). Et comment vous dire que je ne suis vraiment, mais vraiment pas déçue de l’avoir lu directement après l’avoir acheté.
J’ai eu un ÉNORME coup de cœur pour ce roman. Je l’ai dévoré en une nuit, et à 3h du matin, j’ai dû réveiller ma maman pour lui en parler (oui j’ai 24 ans et oui j’aurais pu attendre le lendemain). C’est dire qu’il m’a énormément plu, et plus que ça même. Plus d’un mois après l’avoir lu, j’y pense encore. C’est définitivement une lecture à mettre entre toutes les mains !
J’ai été immédiatement charmée par l’introduction qui m’a donné l’impression de s’inspirer des Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire. Mais ce récit n’est pas qu’un récit d’orphelins. J’ai été étonnée par tout le panel de thématiques abordées : le deuil, la maladie, l’abandon, les liens fraternels, l’homosexualité, et tant d’autre encore.
Revenons-en à nos orphelins, on rencontre ; Siméon, Morgane et Venise Morlevent, une fratrie soudée devenue orpheline au décès de leur mère. Souhaitant par-dessus tout rester ensemble, ils vont tenter de se faire légalement adopter par leur demi-frère Barthélémy. Ce dernier n’ayant jamais eu connaissance de leur existence et n’étant peut-être pas la personne idéale pour s’occuper de trois mineurs. Une histoire simple aux premiers abords qui est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît.
L’auteure a introduit des personnages hauts en couleurs et très différents les uns des autres. C’est un régale de tous les découvrir, j’en avais des paillettes dans les yeux.
Je me suis vite attachée à Morgane, la sœur puinée trop effacée qui est trop souvent négligée. Quant à Bart, je suis en amour pour lui, tout comme pour Nicolas (♥♥♥♥ il n’y aura jamais assez de cœurs pour ces deux-là). D’ailleurs ça me rend complétement folle que l’auteure termine sur une fin ouverte où l’on ne sait pas vraiment ce qu’adviendra des personnages (mais ça fait très bien écho à ce que vivent les personnages).
La plume de Marie-Aude Murail m’a entrainée dans cette histoire comme jamais je ne l’ai été (ou alors à quelques rares occasions). J’ai ri, j’ai pleuré, je me suis juré d’aimer la vie et de chérir les différences. Mine de rien, ce roman est un grand message à la tolérance et c’est orienté en toute simplicité. Cette auteure parvient à insuffler de l’humour dans les situations les plus difficiles, et je dois bien avouer que c’est une arme redoutable.
Le roman ne fait que 200 pages, pour aborder l’ensemble des thèmes, on pourrait croire que l’on prend le TGV pour tous les survolés. Ors, rien de tout cela, le récit se met en place de lui-même et devient un page turner au fur et à mesure que l’on avance dans notre lecture. Cependant, je n’aurai pas dit non à une cinquantaine de pages supplémentaire. Quitter la famille Morlevent m’a arraché le cœur (même si la scène finale est magnifique).
C’est relativement rare que j’écrive une chronique si élogieuse d’un roman. En général, je trouve toujours quelque chose à redire, mais pas cette fois-ci. Ma lecture d’Oh boy ! a été parfaite, et je serai joie et bonheur si ce que je viens d’écrire vous donne envie de le découvrir ou de le redécouvrir (personnellement, je sens que je vais souvent le relire). J’ai aimé les descriptions, les dialogues, les personnages, leurs interactions, la plume de Marie-Aude Murail, tout.
La première de couverture est adorable. Et colle, parfaitement aux personnages de Barthélémy et Venise. La passion débordante pour les Barbie de cette dernière est indéniable. D’ailleurs, cette petite fille signe l’une des plus belles phrases du roman, plein de tolérance et d’amour.
—Ça serait bien, dit-elle à Bart, si tu me ferais un cadeau. —Tiens ! Et pourquoi je t’en ferais un ? —Parce que tu m’aimes, fit la petite avec son sourire tendre et hardi. —C’est bien des raisonnements de fille, ça, répliqua Bart, dédaigneux. Et tu veux quoi comme cadeau ? —Un Ken. —Eh, mais arrête ! Je t’en ai déjà acheté un. —Oui, mais il est tout malheureux, le plaignit Venise. Il n’a pas de mari. Bart, interloqué, ne put même pas pousser son exclamation favorite. —Tu sais lequel je veux de Ken ? reprit Venise, l’air extasié. C’est le Prince Charmant. Bart regarda sa sœur avec attention et finit par admettre : —Dans le fond, c’est aussi ce que je veux. |
Je conseille : À tout le monde, tant aux adultes qu’aux adolescents. Une lecture idéale pour traiter de tolérance, de courage, et de tous ce qui est beau et différent dans notre monde.
Je déconseille : Je ne vois aucune raison de déconseiller ce titre.
Je termine cette chronique avec cette note que je veux joyeuse. Oh boy ! Lisez ce livre, vous ne le regretterez pas !